A quelques jours de la rentrée des classes, l’excitation monte pour votre petit bout de 3 ans et…pour vous les parents ! La rentrée en maternelle est une étape importante dans la vie de la famille. Elle symbolise le passage du bébé au petit enfant et s’accompagne souvent d’angoisse.
Pour vous aider dans cette étape, je suis allée recueillir les conseils de Jessica, enseignante en maternelle et maman aguerrie !
Comment s’organise le jour de la rentrée en maternelle pour les Petites Sections ?
Une semaine d’adaptation
Tout dépend des écoles, mais en général la première semaine sert d’adaptation. Par exemple, les enfants sont accueillis le matin les deux premiers jours ou un jour sur deux en demi effectif. Cela leur permet de s’habituer en douceur. Pour les écoles qui ont conservé la semaine de 5 jours, le mercredi enchaîne pour une nouvelle matinée. Enfin, les jeudi et vendredi, les horaires normaux reprennent à la journée. On considère qu’il est préférable que les enfants vivent dès la première semaine de rentrée en maternelle des journées d’école classique. Ainsi ils poursuivent le lundi suivant sur un rythme déjà expérimenté.
Une séparation accompagnée mais brève
Le jour de la rentrée, vous consultez l’affichage pour connaître le nom de l’enseignant (à moins qu’une rencontre ait déjà eu lieu en juin, comment cela peut se faire aussi). Vous suivez le groupe pour vous rendre dans la salle de classe avec votre enfant. C’est le moment de faire connaissance avec la maîtresse, l’ASEM et les lieux (classe, sanitaires dans le couloir). Prévoyez de rester un petit moment pour jouer ou lire un livre à votre enfant. Ne vous éternisez pas, mais n’expédiez pas non plus ce moment délicat qui précède la séparation. Sachez que si votre enfant pleure, plus vous restez plus la crise dure longtemps…
Présentation de la classe
Les premiers jours après la rentrée en maternelle servent à familiariser les enfants avec les différents lieux (classe, couloirs, cour, sanitaires, préau). Nous faisons aussi connaissance au sein du groupe classe en nous nommant et en écoutant ceux qui veulent prendre la parole. Nous commençons à évoquer les règles de l’école et à mettre en place des petits rituels (appel, rang, porte-manteaux nominatifs…).
Quelles sont les principales angoisses des parents et comment les rassurer ?
Les pleurs lors de la séparation
L’angoisse principale reste bien sûr le chagrin de la séparation. A la rentrée et les semaines suivantes également, les ASEM sont présentes en surnombre dans les PS pour réconforter les enfants et éventuellement les faire sortir de classe lorsque les pleurs deviennent contagieux. En général, au retour des vacances de la Toussaint, tout est rentré dans l’ordre. Cependant, il arrive que des élèves continuent de pleurer le matin au moment de la séparation. Ces difficultés peuvent persister toute l’année et même en MS, voire en GS. Le seul conseil que l’on puisse donner est de passer un temps bref (5 minutes pas plus !) à installer son enfant à un jeu. Ne pas s’attarder, mais ne pas non plus partir en douce, ce qui renforce le sentiment d’abandon.
La propreté
Les parents se soucient des questions de propreté. Parfois l’enfant n’a quitté ses couches que quelques jours avant la rentrée, ou n’est pas propre pendant la sieste. Les profils sont très variés, en fonction de l’âge et de la maturité de chacun. Il faut savoir que les passages aux toilettes sont très réguliers. A chaque déplacement, nous en profitons pour faire une halte aux sanitaires. Par ailleurs, les petits accidents sont très bien gérés par les ASEM.
La transmission de la journée
Je crois que l’une des grosses inquiétudes des parents tient à l’absence de transmission systématique (comme en crèche). Les parents sont souvent frustrés de ne pas avoir le détail de la journée. Les enseignants échangent avec les parents, mais ils n’ont pas le temps de tous les voir tous les jours ! Si un problème est survenu sur le temps scolaire ou périscolaire, le maître le signale toujours aux parents. En cas de doute ou de difficulté, le mieux est de demander un rendez-vous pour en parler au calme, en dehors des temps d’accueil et de sortie.
Comment se déroule une journée type en Petite Section (PS) ?
Evidemment, il existe des variations d’une classe à l’autre et d’une école à l’autre. Mais grosso modo le déroulement d’une journée de PS répond à des constantes.
L’accueil
Le temps d’accueil le matin s’effectue en présence des parents qui favorisent la transition vers la classe. Les enfants peuvent jouer librement dans différents espaces (cuisine, coin poupées, bibliothèque, tapis de jeux de construction, tables pour les dessins et coloriages…).
Les rituels
L’accueil est suivi d’un temps de regroupement au cours duquel la maîtresse fait l’appel. C’est l’occasion de compter les absents et présents, de donner la date, de commenter la météo.
Les ateliers
Ensuite, les enfants sont répartis en ateliers. En général, il y a deux ateliers dirigés et deux en autonomie sur deux jours. Il y a environ six élèves par atelier. En moyenne, deux séances sont proposées par jour avec un atelier « long » (20 min) et un plus « court » (10 min).
La motricité
Tous les matins (ou presque), les enfants ont une séance de motricité dans le préau ou dans la cour. Il s’agit d’un parcours adapté à l’âge des enfants. Les classes s’alternent à différents horaires sur le parcours. Installé au préalable par l’enseignant, il est modifié en fonction des besoins de chaque niveau. La séance de motricité est suivie de la récréation ou à nouveau d’ateliers. Il est fréquent que la récréation ait lieu après, à 11h.
Cantine, sieste et réveil
Après la récréation, les enfants se rendent à la cantine à 11h30. Puis, ils enchaînent avec la sieste à 12h30. Les réveils s’échelonnent jusqu’à 14h30 maximum. Dans les écoles qui travaillent 5 jours, les mardis et vendredis, les 30 min restantes sont consacrées à la lecture ou à des ateliers de manipulation. Les lundis et jeudis, des ateliers sont mis en place et suivis d’une récréation à 15h40 ou 15h50 en fonction de l’endroit où les adultes récupèrent les enfants (classe ou préau).
Comment les parents peuvent-ils aider leur enfant à aborder sereinement la rentrée en maternelle ?
Débuter par deux demi-journées
Il est recommandé de ne laisser les enfants que les matins des deux/trois premiers jours (lundi – mardi et éventuellement mercredi) lors de la première semaine de rentrée en maternelle. Certaines écoles prévoient d’accueillir une demi classe le premier jour et l’autre moitié le deuxième jour, dans un souci d’accueil plus individualisé en effectif restreint. En journée entière, votre enfant expérimentera la sieste avec son doudou et/ou sa tétine si besoin.
Eviter la garderie après 16h30
Cela n’est pas toujours possible, mais il est souhaitable de ne pas laisser un petit de 3 ans au goûter. Rester en collectivité de 8h30 à 18h30 pourrait s’avérer vraiment épuisant pour l’enfant. D’autant plus qu’il aura été pris en charge par de nombreux intervenants (enseignants, animateurs du midi, des TAP, du goûter, ATSEM).
Veiller au choix vestimentaire
Vous pouvez faciliter le quotidien de votre enfant à l’école en l’habillant de façon simple et pratique. Ainsi, il pourra se déshabiller et se rhabiller rapidement au moment des récréations et à la sieste (T-shirt+culotte). Les chaussures à scratch et les blousons à fermeture éclair font gagner du temps. Pensez également à marquer les vêtements au nom de votre enfant. Il ne reconnait pas toujours ses affaires…et la maîtresse non plus !
Préparer la rentrée en maternelle à la maison
Dans la mesure du possible, le ou les parents peuvent prévoir une semaine d’adaptation, comme en crèche. Il faut pouvoir récupérer son enfant les trois premiers jours à 11h30 puis à 16h30 en fin de semaine. Il faut également prévoir du temps le matin au moment de l’accueil et du temps après l’école pour raconter, discuter autour de ce qui s’est passé en classe.
Par ailleurs, vous pouvez anticiper et parler de l’école avant la rentrée. Mais attention à ne pas mettre la pression ! 15 jours avant devrait suffire à baigner dans l’atmosphère. Vous pouvez aussi solliciter vos aînés, vous appuyez sur la visite d’école du mois de juin ou sur un livre abordant le thème de l’école.
Merci à Jessica pour tous ces conseils ! Retrouvez tout de suite ma sélection d’ouvrages documentaire ou de fiction sur l’école qui pourra accompagner la rentrée de votre tout-petit.
Quelques liens utiles pour compléter cet article : conseils de rentrée sur Psychologies.com et sur Parents.fr
Quelques conseils pour les profs aussi sur le blog Matern’ailes
Nous réfléchissons si on engage une nourrice ou si on préfère que notre fille va à une école maternelle privée. Notre plus grande peur est en effet qu’elle pleure lors de la séparation. Bon à savoir que la plupart des enfants s’adaptent à la situation jusqu’au vacances de Toussaint. Et pour le début, nous suivrons votre conseil de ne pas partir en douce, mais de prendre 5 minutes pour installer notre fille à un jeu.
Le/la directeur-trice de l’école de votre enfant vous expliquera certainement à l’avance comment l’accueil va se dérouler. Prendre le temps, sans s’attarder en cas de pleurs : un juste équilibre à trouver au fil des premières semaines.
Bonjour jai mon fils de 3ans qui est rentré en petite section et des le 1er jour elle me dit y faudrait penser a pas le mettre toute les après Midicar il a pleuré l’après midi esque c’est normal ??
Bonsoir, il arrive souvent aux petits de pleurer les premiers jours d’école. Parfois ces pleurs (angoisse de séparation, peur de l’inconnu, rituel d’au revoir) durent jusqu’en Grande Section. Mais en général, cela s’arrange en quelques jours ou dans le courant de l’année de Petite Section (avec des hauts et des bas en fonction de l’humeur, du sommeil, de la santé, des vacances etc.). Comme les pleurs sont fréquents les premiers jours, les enseignants conseillent souvent de ne laisser les enfants de Petite Section que le matin pendant la première semaine ou au moins les deux premiers jours. C’est le même principe à la crèche lors de l’adaptation. Cependant ce ne sont que des conseils et en aucun cas une obligation. Vous faites au mieux en fonction de vos disponibilités. De toute façon cette proposition de rentrée progressive n’est valable que pour la première semaine. La scolarisation est désormais obligatoire dès l’année des 3 ans, à temps plein. Petit conseil : passez un petit moment en classe avec votre fils (jeu, lecture) 5 à 10 minutes puis quand vous partez confiez l’enfant à l’ATSEM ou à son enseignant-e. Evitez de vous attarder car c’est encore plus difficile de partir pour vous et pour lui d’être quitté. Bon courage à vous pour les prochains jours.
Bonjour, merci pour cet article très intéressant et instructif. Comment gérer la séparation des premiers jours / premières semaines en ces temps de crise sanitaire ? en effet, nous devons laisser nos enfants à l’entrée et n’avons pas le droit de les accompagner en classe et de les consoler… C’est dur! D’autant plus que beaucoup d’enfants ont passé quasiment 6 mois avec leurs parents 24/24.
Merci pour vos conseils!
Bonjour, effectivement cette rentrée est d’autant plus délicate dans le contexte sanitaire actuel. En fonction des territoires et des établissements, les modalités d’entrées et de sorties diffèrent. Dans la mesure du possible, l’accès à un parent par enfant de Petite Section est autorisé pour accompagner en classe le matin et venir chercher à 16h30 en classe. Mais cela peut être difficile aussi pour les élèves de Moyenne et de Grande Section de dire au revoir dans la rue et de se rendre seul·e dans la cour ou en classe. C’est d’autant plus vrai pour les MS qui n’ont pas pu bénéficier d’une année complète de PS et qui ont pu parfois « régresser ». Certaines écoles ont d’ailleurs décidé de garder provisoirement en PS des MS pour leur laisser quelques semaines d’adaptation. Mais cette souplesse n’est pas possible partout. Espérons que la situation s’améliore d’ici la Toussaint, période à laquelle, en général, le groupe classe a trouvé ses marques. En attendant, parents et enseignants font au mieux pour dédramatiser et continuer d’assurer leur rôle de pédagogue et d’éducateur·trice. Bon courage à vous pour ces prochaines semaines !
Bonjour,
Je suis sidérée par l’absence de période d’adaptation proposée pour les enfants de 2 ou 3 ans.
La « période d’adaptation » de nos jours : les laisser seuls dès le 1er jour avec des personnes inconnues dans 1 lieu visité 1 fois 2 mois avant la rentrée. Je ne vois pas dans ce processus ce qui est mis en place pour rassurer les enfant . On attend juste que les jours passent en le laissant pleurer chaque matin.
Les parents qui ont peur de cette rentrée ont bien raison puisque rien n’est fait pour garantir la sécurité affective du petit .
L’adaptation de l’enfant se fera par force mais dans les fait strictement rien n’est mis en place . Si ce n’est d’attendre que le temps passe.
Un jour peut être des vraie périodes de découverte seront mise en place . Aujourd’hui c’est le néant, on peut juste espérer que notre propre enfant s’adapte facilement .
Bien cordialement,
Bonjour Margerie,
Je comprends votre désarroi. Les établissements scolaires ont la fâcheuse tendance à « forcer » en début d’année pour que tous les enfants rentrent dans « le rang » rapidement. Ce qui pour les tout-petits de 2 ou 3 ans de TPS et PS peut être vécu comme une difficile épreuve. Il s’agit probablement d’une conception de l’éducation qui vise à formater et à exiger le même stade de développement pour une même classe d’âge. Cependant il parait difficile d’un point de vue matériel et humain d’accompagner autant les enfants qu’en crèche où le taux d’encadrement est nettement supérieur. L’enseignant est seul en classe avec parfois jusqu’à 30 élèves. Heureusement une ATSEM le seconde dans les aspects « vie quotidienne », mais cela est loin de suffire à pallier tous les besoins. Le seul moyen qu’ont les parents d’adoucir l’entrée en maternelle est de limiter le temps de présence de leur enfant à l’école (temps du midi et fin d’après-midi en fonction des horaires de l’école). Mais ce n’est pas toujours possible et cela a un coût que toutes les familles ne peuvent pas assumer.
Alors vous avez raison de dire que la plupart des familles attendent que « cela passe » et encouragent du mieux possible leurs enfants à apprécier l’école dans ce qu’elle a de formidable à proposer : la découverte du monde, les comptines, les chansons, les jeux mathématiques, les activités de motricité, les nouveaux copains et copines… Par ailleurs, tout dépend aussi de la direction de l’école et de la manière dont elle décide d’accueillir les enfants (dans la cours ou dans la classe ?). Il y a malheureusement parfois beaucoup de variations d’une école à l’autre.